Fiscalité locale : la taxe foncière s’envole…
Selon une étude de l’Union Nationale de la Propriété Immobilière (UNPI) cette taxe a progressé de 14 % durant ces 5 dernières années, quatre fois plus vite que l’inflation !
Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, la taxe foncière en prend le chemin. Une étude de l’Union Nationale de la Propriété Immobilière (UNPI) confirme une envolée de 14% entre 2011 et 2016. Cette hausse est quatre fois et demie supérieure à l’inflation constatée entre octobre 2011 et octobre 2016 (3,03% selon l’INSEE) et trois fois et demie supérieure à l’augmentation des loyers entre 2011 et 2016 (estimée à 3,76 % par l’Observatoire Clameur). "Si cette dérive continue, les propriétaires occupants seront asphyxiés et les propriétaires bailleurs ne tireront plus aucune rentabilité de leurs locations", prévient l’UNPI.
Jusqu’à 32% de hausse en 5 ans à Lille
La hausse a largement dépassé 14% dans certaines villes, dont Lille, Argenteuil et Nantes qui raflent le palmarès des hausses. Elle a par exemple été de 32% à Lille qui passe littéralement les propriétaires à la broyeuse fiscale. A Argenteuil (Val-d'Oise), les contribuables locaux ont vu leur facture foncière bondir de 23%. Enfin, à Nantes (Loire-Atlantique) la feuille d’impôt local s’est alourdie de 20% en 5 ans.
A l’autre bout de l’échelle, parmi les villes les plus sages, on trouve notamment Grenoble, Nice et Saint-Étienne, trois métropoles où la taxe n’a dérapé que de 6,5% en 5 ans, ce qui représente encore un rythme deux fois supérieur à celui de l'inflation sur la même période.
Seul élément positif mis en relief par l’UNPI : la saignée imposée aux propriétaires devrait être moins importante en 2017 ou, selon les premiers chiffres disponibles, la hausse moyenne restera sous la barre des 1%. Les 2/3 des 50 plus grandes villes de France ont gardé ungardé une taxe foncière identique à celle de 2016. Parfois, comme à Caen et dans le Calvados, la pression fiscale a même baissé par rapport à l'année dernière.
Sombres perspectives
Que réserve l’avenir ? Pas forcément le meilleur puisque certaines municipalités vont être tentées de compenser la baisse progressive de la taxe d’habitation en relevant le niveau de leur taxe foncière, l’un des rares leviers fiscaux dont elles disposent. Si cette menace se confirme, les propriétaires occupants pourraient être obligés de vendre et les bailleurs pourraient se reporter sur d’autres investissements que la pierre, au détriment de l’offre locative, alerte l’UNPI.
Stéphane Roume