RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE : ATTENTION AUX FAUX LABELS RGE
Certaines entreprises font état de qualifications qu’elles n’ont pas pour piéger les consommateurs. Le service de répression des fraudes a récemment sonné l’alerte.
C’est une petite arnaque bien rodée qui a déjà fait des milliers de victimes. Des entreprises démarchent les consommateurs en leur laissant entendre qu’elles détiennent un label RGE (reconnus garant de l'environnement), condition sine qua non pour bénéficier de certains avantages fiscaux. Le client signe. Et n’a plus que les yeux pour pleurer quand il découvre la supercherie.
Qu’il s’agisse de l'éco-prêt à taux zéro ou du crédit d'impôt transition énergétique, seuls les travaux d'amélioration et de rénovation énergétique réalisés par des professionnels titulaires d'un signe de qualité RGE ouvrent droit aux aides financières dans un logement ancien.
Pour obtenir ce label, le professionnel doit notamment suivre une formation agréée par domaine d'activité (validation des compétences d'au moins un référent technique par établissement) et constituer un dossier de candidature auprès de l'organisme délivrant le signe de qualité RGE. Cette distinction n’est délivrée que si le dossier de l’entreprise justifie du respect des différents critères techniques.
Selon les relevés de la répression des fraudes beaucoup des filouteries menés dans le secteur sont le fait d’entreprises démarchant les particuliers. Ceux-ci ont généralement intérêt à faire appel à une entreprise locale qualifiée. Ils paieront ainsi moins de frais de déplacement et pourront se renseigner plus facilement (voisinage, etc.) sur la qualité des prestations de ce professionnel.
Bon à savoir : pour vérifier si une entreprise est bien certifiée RGE, il suffit de se connecter sur un annuaire gratuit regroupant les professionnels certifiés. Constitué par les pouvoirs publics, ce bottin est disponible à l’adresse suivante : http://renovation-info-service.gouv.fr/trouvez-un-professionnel
Le label RGE insuffisant ?
La qualité prestations des artisans disposant du label RGE permet de bénéficier d’une ristourne fiscale. Mais la qualité de leurs travaux laisse l’UFC-Que choisir sceptique. Selon l’association consumériste, le label RGE ne traduit pas une qualité suffisante pour que les consommateurs puissent réaliser des travaux de rénovation énergétique en toute confiance, car les professionnels n’ont pas de compétence générale.
Voici quelques décennies, Bachelard dénonçait la spécialisation excessive des savoirs. Ses effets néfastes, se rencontrent dans le bâtiment où chaque entreprise a un domaine de compétence limité la rendant incapable de mener un travail d’isolation en tenant compte de tous les paramètres : isolation, ventilation et production de chaleur, etc. Si on ajoute à ce savoir faire parcellaire des prix souvent astronomiques, les consommateurs ne peuvent pas rentabiliser les opérations de rénovation énergétique, même avec les dispositifs d'aides fiscales, affirme l’UFC. Pour assainir la situation, l’UFC propose la promotion d’une nouvelle filière d'experts indépendants, capables de coordonner les travaux ; et l'instauration d'une obligation de résultat que les consommateurs pourraient invoquer si les promesses de réduction énergétique des professionnels ne sont pas tenues.